lundi, juillet 17, 2006
Episode III : De ce qu'il advint à Cocoyé Beach, de leur week-end à Jacmel et d'autres sujets encore

Voici un extrait de ce qui fut retrouvé parmi les restes d’un squelette en maillot non identifié, retrouvé sur le bord du chemin qui descend à pic vers la plage de Cocoyé Beach : « Je maudis Louis-Marie, tout ça c’est à cause de lui, quelle idée à la con, se taper une rando en montagne par 40°, sans la moindre goutte d’eau et en tongs ! ».
Seraient-ce ici les traces de la grande aventure que connurent nos amis partis à la recherche de Cocoyé Beach, dite « plage à Mick Jagger »? Jugez-en plutôt par vous-mêmes…
Au terme de deux bonnes heures de route, notre folle équipée parvient au pied du morne de Trou Chou Chou. Sous ce petit nom exotique se dissimule un calvaire infernal. Nos amis entament l’ascension en jeep du morne et stationnent près du sommet. La plage se trouve en contrebas. Nos jeunes compagnons, gagnés par l’appel de la mer bleue turquoise, qu’ils aperçoivent au loin dévalent la pente à toute allure, tels des petits cabrits et pris d’euphorie, consomment sans modération les quelques bouteilles d’eau qu’ils ont prises avec eux. Au bout d’une demi-heure de descente tortueuse, ils peuvent goûter au plaisir de se jeter dans une eau trop chaude pour les rafraîchir vraiment.
Une bonne après-midi de plage s’écoule, à siroter des noix de cocos fraîchement coupées à la machette, à se baigner, à rire… Le temps passe vite, et c’est l’heure du retour.
Dix centilitres pour douze personnes, c’est à peu près tout ce qui leur reste comme eau pour affronter les 40°C à l’ombre qui leur gonflent la tête. Le peloton des randonneurs s’étire et se scinde en deux groupes. A l’avant, le groupe Louis-Marie creuse l’écart. Derrière, la voiture-balai Julien ramasse un à un les coureurs épuisés, leur prodiguant quelques gouttes d’une eau salvatrice. On est au bord de l’évanouissement à l’avant comme à l’arrière, c’est du jamais vu dans l’histoire du Tour. A l’aise dans ses tongs, Louis-Marie durcit le rythme, au risque de perdre ses équipiers. Mais le groupe des échappés tient bon et à quelques mètres de l’arrivée, le sprint final vers la fontaine du village démarre. L’histoire aura tôt fait d’oublier le nom du vainqueur de cette étape, car aujourd’hui, la seule victoire importante est d’avoir pu arriver en vie au sommet. Dans un état de déshydratation avancé, « les forçats de la route » sucent des grenadias (fruits de la passion) afin d’en extraire le précieux jus. Au bout d’une heure environ, les derniers arrivent au sommet, titubant, au bord de l’évanouissement. On reprend vite fait ses esprits en se congratulant, Louis-Marie nouveau maillot jaune et vainqueur du dernier Furcy-Seguin jubile. Il serait ici convenable de présenter l’individu sus-nommé, car vous avez pu le constater, c’est un personnage récurrent de ces aventures haitiennes.
Louis-Marie est un jeune homme de 26 ans, grand et svelte. Il arbore une chevelure soyeuse et lumineuse, soigneusement traitée au pétrole-hahn. Conscient des avantages que la nature lui a prodigué, il traite avec délicatesse son faciès de statue grecque par des applications régulières de masques de beauté. Mais cette hypersensibilité féminine n’efface en rien les vertus viriles de ce baroudeur insatiable. Louis-Marie est en effet ce que l’on pourrait appeler un randonneur de l’extrême. Cette capacité à rechercher la difficulté est ce qui le distingue des autres hommes, car « à vaincre sans péril, on triomphe sans gloire ». Telle pourrait être sa devise. Une petite balade tranquille en montagne ? Il vous la fait en tong, sans eau et en s’assurant que le soleil soit à son zénith. On va à la plage ? Louis-Marie voit les choses en grand, il vous fait faire une étape de Paris-Dakar suivie d’une ascension du Galibier, le tout dans la même journée, et oui, la plage ça se mérite. Ajoutez à cela qu’il est breton et vous ne serez jamais aussi proche de ce que peut être la perfection au masculin…
Trêve de digressions, revenons-en à nos moutons… Nos jeunes camarades ont à peine le temps de se remettre de leur effort, que le tonnerre gronde, il est grand temps de partir. Le chemin de retour se fait sans encombre. Après une nuit bien méritée, la semaine de travail recommence.
La semaine ressemble aux précédentes, le week-end approche. Claire et Pierre, deux volontaires français (cf lien vers leur excellent Blog) viennent d’emménager à Jacmel, troisième ville du pays, située sur la côte Sud de l’Ile. Une « pendaison de crémaillère» s’organise. Encore un week-end difficile en perspective, au programme : plage, foot sur la plage, dégustation de langoustines et d’animaux préhistoriques au clair de lune, veillées « chante la vie » à la guitare… On en oublierait presque l’échéance qui approche à grand pas. Mais l’heure de gloire est arrivée : « captain ZZ » entre en piste. Je pense qu’il est inutile de remuer le couteau dans la plaie et de décrire l’abattement de nos jeunes patriotes. Le ciel a sans doute voulu rappeler aux hommes que Zidane n’est qu’humain et la justice d’un autre monde. L’Italie triomphe, sans gloire, agitant à la face de l’humanité un trophée injustement acquis. Cette victoire, entachée de calomnie consacre le triomphe de l’arbitraire et surtout prive la France du spectacle merveilleux qu’aurait été celui de voir Thierry Roland, faire des tours de l’arc de triomphe avec une bannière tricolore pour seul vêtement… C’est plein d’amertume que nos amis regagnent Port-au-Prince et, ironie du sort, s’en vont manger une pizza.
La semaine reprend son cours. Cette semaine, les deux aventuriers vont sillonner différents quartiers défavorisés de la ville : enquête de terrain au programme. Une semaine de visites riches en enseignements et déterminante pour le suivi de leur stage aura tôt fait de fatiguer nos jeunes amis. Heureusement, le week-end approche. Et le 14 juillet, fête nat oblige, réception chez Monsieur l’ambassadeur,
Mais ça, mézanmi, c’est une autre histoire…
Seraient-ce ici les traces de la grande aventure que connurent nos amis partis à la recherche de Cocoyé Beach, dite « plage à Mick Jagger »? Jugez-en plutôt par vous-mêmes…
Au terme de deux bonnes heures de route, notre folle équipée parvient au pied du morne de Trou Chou Chou. Sous ce petit nom exotique se dissimule un calvaire infernal. Nos amis entament l’ascension en jeep du morne et stationnent près du sommet. La plage se trouve en contrebas. Nos jeunes compagnons, gagnés par l’appel de la mer bleue turquoise, qu’ils aperçoivent au loin dévalent la pente à toute allure, tels des petits cabrits et pris d’euphorie, consomment sans modération les quelques bouteilles d’eau qu’ils ont prises avec eux. Au bout d’une demi-heure de descente tortueuse, ils peuvent goûter au plaisir de se jeter dans une eau trop chaude pour les rafraîchir vraiment.
Une bonne après-midi de plage s’écoule, à siroter des noix de cocos fraîchement coupées à la machette, à se baigner, à rire… Le temps passe vite, et c’est l’heure du retour.
Dix centilitres pour douze personnes, c’est à peu près tout ce qui leur reste comme eau pour affronter les 40°C à l’ombre qui leur gonflent la tête. Le peloton des randonneurs s’étire et se scinde en deux groupes. A l’avant, le groupe Louis-Marie creuse l’écart. Derrière, la voiture-balai Julien ramasse un à un les coureurs épuisés, leur prodiguant quelques gouttes d’une eau salvatrice. On est au bord de l’évanouissement à l’avant comme à l’arrière, c’est du jamais vu dans l’histoire du Tour. A l’aise dans ses tongs, Louis-Marie durcit le rythme, au risque de perdre ses équipiers. Mais le groupe des échappés tient bon et à quelques mètres de l’arrivée, le sprint final vers la fontaine du village démarre. L’histoire aura tôt fait d’oublier le nom du vainqueur de cette étape, car aujourd’hui, la seule victoire importante est d’avoir pu arriver en vie au sommet. Dans un état de déshydratation avancé, « les forçats de la route » sucent des grenadias (fruits de la passion) afin d’en extraire le précieux jus. Au bout d’une heure environ, les derniers arrivent au sommet, titubant, au bord de l’évanouissement. On reprend vite fait ses esprits en se congratulant, Louis-Marie nouveau maillot jaune et vainqueur du dernier Furcy-Seguin jubile. Il serait ici convenable de présenter l’individu sus-nommé, car vous avez pu le constater, c’est un personnage récurrent de ces aventures haitiennes.
Louis-Marie est un jeune homme de 26 ans, grand et svelte. Il arbore une chevelure soyeuse et lumineuse, soigneusement traitée au pétrole-hahn. Conscient des avantages que la nature lui a prodigué, il traite avec délicatesse son faciès de statue grecque par des applications régulières de masques de beauté. Mais cette hypersensibilité féminine n’efface en rien les vertus viriles de ce baroudeur insatiable. Louis-Marie est en effet ce que l’on pourrait appeler un randonneur de l’extrême. Cette capacité à rechercher la difficulté est ce qui le distingue des autres hommes, car « à vaincre sans péril, on triomphe sans gloire ». Telle pourrait être sa devise. Une petite balade tranquille en montagne ? Il vous la fait en tong, sans eau et en s’assurant que le soleil soit à son zénith. On va à la plage ? Louis-Marie voit les choses en grand, il vous fait faire une étape de Paris-Dakar suivie d’une ascension du Galibier, le tout dans la même journée, et oui, la plage ça se mérite. Ajoutez à cela qu’il est breton et vous ne serez jamais aussi proche de ce que peut être la perfection au masculin…
Trêve de digressions, revenons-en à nos moutons… Nos jeunes camarades ont à peine le temps de se remettre de leur effort, que le tonnerre gronde, il est grand temps de partir. Le chemin de retour se fait sans encombre. Après une nuit bien méritée, la semaine de travail recommence.
La semaine ressemble aux précédentes, le week-end approche. Claire et Pierre, deux volontaires français (cf lien vers leur excellent Blog) viennent d’emménager à Jacmel, troisième ville du pays, située sur la côte Sud de l’Ile. Une « pendaison de crémaillère» s’organise. Encore un week-end difficile en perspective, au programme : plage, foot sur la plage, dégustation de langoustines et d’animaux préhistoriques au clair de lune, veillées « chante la vie » à la guitare… On en oublierait presque l’échéance qui approche à grand pas. Mais l’heure de gloire est arrivée : « captain ZZ » entre en piste. Je pense qu’il est inutile de remuer le couteau dans la plaie et de décrire l’abattement de nos jeunes patriotes. Le ciel a sans doute voulu rappeler aux hommes que Zidane n’est qu’humain et la justice d’un autre monde. L’Italie triomphe, sans gloire, agitant à la face de l’humanité un trophée injustement acquis. Cette victoire, entachée de calomnie consacre le triomphe de l’arbitraire et surtout prive la France du spectacle merveilleux qu’aurait été celui de voir Thierry Roland, faire des tours de l’arc de triomphe avec une bannière tricolore pour seul vêtement… C’est plein d’amertume que nos amis regagnent Port-au-Prince et, ironie du sort, s’en vont manger une pizza.
La semaine reprend son cours. Cette semaine, les deux aventuriers vont sillonner différents quartiers défavorisés de la ville : enquête de terrain au programme. Une semaine de visites riches en enseignements et déterminante pour le suivi de leur stage aura tôt fait de fatiguer nos jeunes amis. Heureusement, le week-end approche. Et le 14 juillet, fête nat oblige, réception chez Monsieur l’ambassadeur,
Mais ça, mézanmi, c’est une autre histoire…
mardi, juillet 04, 2006
Episode II

Salut les tétards mousseux,
Retour à Porc-au-Prince,
Je vous vois déjà saliver, vos petits yeux nerveux tressautent à l’idée d’en savoir davantage, votre index sur la souris fait rouler la molette avec anxiété… Mais qu’a t-il bien pu se passer ? Pour vous, mesdames et messieurs, en exclusivité mondiale et illustré de photos couleurs, voici le deuxième épisode des AVENTURES DE JULIEN ET FABIAN EN HAITI…
Nous avions laissé nos deux acolytes alors qu’ils revenaient de Vallu, petit village perché sur les mornes haïtiennes. Vous vous rappelez ? Bon soyez rassurés, ils ont repris le travail bien frais et dispos. Une semaine de travail plutôt banale à vrai dire. Heureusement, ils ont droit à une petite surprise pour venir égayer leur quotidien. Une coloc’ providentielle, tout fraîchement débarquée de la « région marseillaise », vient combler le vide de la grande kay de passage où nos amis sont logés depuis le début de ce périple. Blandine vient renforcer l’armada des blancs du GRET désormais constituée de 4 membres permanents, hors mercenaires consultants occasionnels. Le week-end venu, les 4 partent à Camp-Perrin, (Sud de Jérémie pour ceux qui auraient une carte sous les yeux), rendre visite à trois volontaires. La route est longue et semée d’embuches (cf photo du camion-remorque), mais après quelques heures de voyage, ils arrivent à bon port, ô princes (petit hommage à feu R. Devos et copyright Eric Geroget). Ils sont dignement accueillis par les « camperrinois » qui habitent une maison pour le moins improbable en cet endroit. Magnifique maison d’artiste en plein cœur de la forêt tropicale.
Le lendemain matin petite excursion à la cascade de Saut-Mathurine, très belle chute d’eau, comme en attestent les photos. Retour à Port-au-Prince le dimanche.
La semaine recommence. Jeudi, projection en plein air sous une bâche du match Brésil-Japon. Cet événement se déroule dans le cadre d’un projet de prévention santé auquel participe le GRET. Toute l’équipe est invitée à la retransmission, pirate bien entendu. Il s’agit en fait d’une espèce d’expérience de conditionnement, des messages de prévention du sida sont diffusés en boucle et à chaque but du Brésil, des préservatifs sont distribués au public. Le public est en transe, le Brésil plante 4 buts, de quoi équiper tout le quartier de Jalousie en préservatifs pour l’année. La pluie s’invite à la fête, le public est trempé jusqu’aux os, mais heureux. La bâche cède, l’ambassadeur d’Allemagne la soutient du bout de son parapluie, la foule agglutinée se sert d’autant plus… Heureusement, le coup de sifflet final ne se fera pas trop attendre.
Vendredi 30 juin. LE week-end. Un mariage, un enterrement, une promenade épique, voici les ingrédients principaux d’un week-end légendaire. Un enterrement : nous faisons ici allusion à la triste disparition de « l’équipe brésilienne de football » (selon l’expression employée par les commentateurs locaux). Nul besoin d’énoncer ici les scènes de liesse auxquels se livrent nos amis français : un drapeau hollandais retourné à la main en guise d’étendard, ils narguent superbement les haïtiens en colère. « Captain Z.Z. », ainsi que l’appellent les commentateurs haïtiens, et ses camarades sont en état de grâce, ah c’est le pied, on peut mourir tranquille, comme dirait l’autre. Un événement heureux en appelant un autre, Fabian est alors dans l’obligation d’honorer sa promesse faite la veille. En effet, un pari (stupide ?) passé avec Claire, une jeune institutrice, les contraint au mariage forcé en cas de victoire de l’équipe de France. Fabian est ravi, Claire un peu moins. Mariage pipo, mariage blanc en vue d'obtenir la nationalité bretonne?, les mauvaises langues en feront leurs choux gras. Toujours est-il que bien avant Paris Match et autres tabloïds diffamatoires, nous avons les photos officielles de la cérémonie en grande exclusivité.
Dans l’euphorie, toute la bande se décide de partir sur le champ à Valu pour passer le week-end end tous ensemble. Départ un peu précipité, arrivée de nuit dans ce petit coin de paradis. Tout le monde se couche, et s’endort, en rêvant de captain zz, de buts, de coups du sombrero, d’exploits sportifs. Aux grands hommes la patrie reconnaissante tombe dans les bras de Morphée.
Le jour se lève, tout le monde s’éveille doucement. Un jeune haitien nous parle d’une plage que tout le monde connaît mais que personne n’a pu trouver. Lui, sait où elle se trouve et nous propose de nous y conduire. La perspective d’une telle aventure nous séduit tous, d’autant plus que Mick Jagger en personne est venu s’y tremper les fesses, et nous partons immédiatement. Je sais, ça vous rappelle surement une histoire déjà connue… comme vous allez le voir, l’aventure est au rendez-vous,
Mais afin de ménager le suspens, nous gardons cette histoire bien au chaud,
Nos amis trouveront-ils la fameuse plage ? Reviendront-ils tous vivants ? Rencontreront-ils Leonardo Di Caprio ?
La suite au prochain épisode des AVENTURES DE JULIEN ET FABIAN EN HAITI…
Retour à Porc-au-Prince,
Je vous vois déjà saliver, vos petits yeux nerveux tressautent à l’idée d’en savoir davantage, votre index sur la souris fait rouler la molette avec anxiété… Mais qu’a t-il bien pu se passer ? Pour vous, mesdames et messieurs, en exclusivité mondiale et illustré de photos couleurs, voici le deuxième épisode des AVENTURES DE JULIEN ET FABIAN EN HAITI…
Nous avions laissé nos deux acolytes alors qu’ils revenaient de Vallu, petit village perché sur les mornes haïtiennes. Vous vous rappelez ? Bon soyez rassurés, ils ont repris le travail bien frais et dispos. Une semaine de travail plutôt banale à vrai dire. Heureusement, ils ont droit à une petite surprise pour venir égayer leur quotidien. Une coloc’ providentielle, tout fraîchement débarquée de la « région marseillaise », vient combler le vide de la grande kay de passage où nos amis sont logés depuis le début de ce périple. Blandine vient renforcer l’armada des blancs du GRET désormais constituée de 4 membres permanents, hors mercenaires consultants occasionnels. Le week-end venu, les 4 partent à Camp-Perrin, (Sud de Jérémie pour ceux qui auraient une carte sous les yeux), rendre visite à trois volontaires. La route est longue et semée d’embuches (cf photo du camion-remorque), mais après quelques heures de voyage, ils arrivent à bon port, ô princes (petit hommage à feu R. Devos et copyright Eric Geroget). Ils sont dignement accueillis par les « camperrinois » qui habitent une maison pour le moins improbable en cet endroit. Magnifique maison d’artiste en plein cœur de la forêt tropicale.
Le lendemain matin petite excursion à la cascade de Saut-Mathurine, très belle chute d’eau, comme en attestent les photos. Retour à Port-au-Prince le dimanche.
La semaine recommence. Jeudi, projection en plein air sous une bâche du match Brésil-Japon. Cet événement se déroule dans le cadre d’un projet de prévention santé auquel participe le GRET. Toute l’équipe est invitée à la retransmission, pirate bien entendu. Il s’agit en fait d’une espèce d’expérience de conditionnement, des messages de prévention du sida sont diffusés en boucle et à chaque but du Brésil, des préservatifs sont distribués au public. Le public est en transe, le Brésil plante 4 buts, de quoi équiper tout le quartier de Jalousie en préservatifs pour l’année. La pluie s’invite à la fête, le public est trempé jusqu’aux os, mais heureux. La bâche cède, l’ambassadeur d’Allemagne la soutient du bout de son parapluie, la foule agglutinée se sert d’autant plus… Heureusement, le coup de sifflet final ne se fera pas trop attendre.
Vendredi 30 juin. LE week-end. Un mariage, un enterrement, une promenade épique, voici les ingrédients principaux d’un week-end légendaire. Un enterrement : nous faisons ici allusion à la triste disparition de « l’équipe brésilienne de football » (selon l’expression employée par les commentateurs locaux). Nul besoin d’énoncer ici les scènes de liesse auxquels se livrent nos amis français : un drapeau hollandais retourné à la main en guise d’étendard, ils narguent superbement les haïtiens en colère. « Captain Z.Z. », ainsi que l’appellent les commentateurs haïtiens, et ses camarades sont en état de grâce, ah c’est le pied, on peut mourir tranquille, comme dirait l’autre. Un événement heureux en appelant un autre, Fabian est alors dans l’obligation d’honorer sa promesse faite la veille. En effet, un pari (stupide ?) passé avec Claire, une jeune institutrice, les contraint au mariage forcé en cas de victoire de l’équipe de France. Fabian est ravi, Claire un peu moins. Mariage pipo, mariage blanc en vue d'obtenir la nationalité bretonne?, les mauvaises langues en feront leurs choux gras. Toujours est-il que bien avant Paris Match et autres tabloïds diffamatoires, nous avons les photos officielles de la cérémonie en grande exclusivité.
Dans l’euphorie, toute la bande se décide de partir sur le champ à Valu pour passer le week-end end tous ensemble. Départ un peu précipité, arrivée de nuit dans ce petit coin de paradis. Tout le monde se couche, et s’endort, en rêvant de captain zz, de buts, de coups du sombrero, d’exploits sportifs. Aux grands hommes la patrie reconnaissante tombe dans les bras de Morphée.
Le jour se lève, tout le monde s’éveille doucement. Un jeune haitien nous parle d’une plage que tout le monde connaît mais que personne n’a pu trouver. Lui, sait où elle se trouve et nous propose de nous y conduire. La perspective d’une telle aventure nous séduit tous, d’autant plus que Mick Jagger en personne est venu s’y tremper les fesses, et nous partons immédiatement. Je sais, ça vous rappelle surement une histoire déjà connue… comme vous allez le voir, l’aventure est au rendez-vous,
Mais afin de ménager le suspens, nous gardons cette histoire bien au chaud,
Nos amis trouveront-ils la fameuse plage ? Reviendront-ils tous vivants ? Rencontreront-ils Leonardo Di Caprio ?
La suite au prochain épisode des AVENTURES DE JULIEN ET FABIAN EN HAITI…